De la bulle à la soirée mousse
Amour, PhiloSex, Vague à l'âme
11 Feb 21
J’aime l’amour quand il m’élève dans cette bulle partagée.
Je l’apprécie éthéré, vaporeux, impalpable.
J’aime cette bulle. J’aime les bulles…
Que le couple puisse être sujet à l’aléa d’une fin ne devrait pas paralyser ses protagonistes. La perspective d’une désunion ne devrait pas effrayer l’amoureux.se qui ne voit son avenir qu’au travers de sa.son bien aimé.e. Son coeur qui se serre à l’idée même de la perte de l’être aimé, cette angoisse qui le pousse à promettre à grands coups de « jamais » et de « toujours » peut être réparée paisiblement et en pleine conscience, l’aidant ainsi à concentrer sa relation sur le moment présent. Cela le ramène dans la réalité des jours qu’il vit plutôt que d’hypothéquer celle-ci à un autre mode de vie et de s’engourdir dans la nostalgie de ce qui n’est pas encore, d’une projection utopique qui risque de s’écraser contre un mur. La fin d’un couple, au-delà d’un terme, est un aboutissement.
L’amour est un processus puissant dont la caractéristique cathartique nous permet de transcender un état pour passer à un autre. Chaque, rencontre, d’autant plus si elle est empreinte d’amour, jette une lumière sur nos zones d’ombres et nous fait avancer. L’amour n’est pas conçu pour durer, c’est un passage qu’il faut embrasser comme tel. L’autre rempli un vide en nous. Mais c’est un vide qui n’existait pas avant. C’est pour ça que la séparation est si difficile : on ne revient jamais à l’état antérieur à l’amour, comme on était avant de le rencontrer. Car nous sommes un espace en plus, plus ou moins rempli.
Ce qui nous mélange à l’autre n’est pas forcément une totalité de choses, ou de nombreux « critères cochés ». Je peux partager et investir un lien tendre, ou féroce, un attachement intellectuel, ou culturel, physique, moral, intime, une activité ou une passion commune… un accord parental, associatif ou financier. Avec une seule personne. Ou avec plusieurs. Tout ça avec ou sans sexe, en fait ça n’a rien à voir.
« L’amour et le sexe, c’est comme les croissants et le café : ça va bien ensemble mais aucun des deux n’est indispensable pour apprécier l’autre. »
Carsie Blanton
La première partie du couple c’est l’idée d’un avenir ensemble, c’est s’imaginer se fondre l’un dans l’autre dans une vie symbiotique. La deuxième c’est le tissu, constituant majeur de ce qui le tient : les relations, les souvenirs, les enfants, les expériences. Cette partie existe au mieux par attachement au tissu, au pire dans la lutte pour s’en détacher, dans le sentiment d’être attrapé, pris dans une toile inextricable. C’est aussi pourquoi lorsque que la séparation survient de manière violente elle s’apparente à une déchirure.
Or, le romantisme amoureux n’est pas à opposer à la mort du couple, mais doit au contraire trouver sa source d’épanouissement à l’abri du spectre angoissant de la fin de vie d’un couple. La magie de l’amour ne doit pas se tuer à grands coups de réalisme ou d’individualisme ou de contractualisme. La magie peut coexister avec l’impermanence. Il convient de se laisser envahir par la douceur de l’amour, tout en consentant à qu’il se transforme.
Car plus j’aime, plus je me mélange, plus je grandis.
J’aime l’amour quand il m’élève dans cette bulle partagée.
Je l’apprécie éthéré, vaporeux, impalpable.
J’aime cette bulle. J’aime les bulles…
2 commentaires
Sophie
13 Feb 2021
Mais oui !!
C'est très beau comme image, et même si certaines douleurs sont plus profondes ou plus longues à guérir, le principe est le même : accueillir la peine pour pouvoir laisser ensuite rayonner la joie qu'elle ne voile qu'un moment 😍
YJL
12 Feb 2021
Tout s’efface et ne restent que les meilleurs moments. Il y a trois mois je vivais sans le comprendre immédiatement un après-midi d’une joie intense avec une fille belle et rayonnante. Elle avait connecté son téléphone à mon enceinte et jouait sa musique en se rhabillant. Une fois franchie la porte, quelques secondes passèrent... et la musique cessa.
Loin de moi l’intention d’oser un parallèle avec un deuil, mais c’est pourtant un sentiment similaire qui m’envahit sans prévenir, sur le coup. De la félicité au vide, en un instant. J’en garde aujourd’hui un souvenir attendri.